PER retraite : garder son plan épargne retraite, tout ce que vous devez savoir

Un chiffre détonne : plus de 2 millions de Français conservent leur plan d’épargne retraite même après avoir liquidé leurs droits. La croyance selon laquelle le PER s’arrête à la retraite ne tient pas la route face à la réalité réglementaire.

La perspective de retirer tout ou partie de son épargne avant l’âge légal reste très encadrée. Toute démarche de retrait, de maintien ou de versement doit respecter des règles strictes, parfois méconnues, qui peuvent réserver des surprises fiscales peu agréables.

Le PER à la retraite : un placement qui ne s’arrête pas au départ

Le plan d’épargne retraite ne disparaît pas au moment où tombe le dernier salaire. Beaucoup se persuadent que l’ouverture des droits à la retraite impose de tourner la page du PER. Il n’en est rien. Le produit reste actif, même après la liquidation. L’épargnant garde la main sur la gestion, choisit le tempo des retraits et ajuste sa stratégie d’investissement à sa guise.

Maintenir son PER retraite permet de faire fructifier son capital plus longtemps. Les avoirs restent placés, soumis aux variations des marchés financiers, avec la perspective de gains supplémentaires. La gestion pilotée, souvent privilégiée pendant la phase d’épargne, peut évoluer : certains optent pour plus de sécurité, d’autres conservent une part d’audace. Les arbitrages internes restent accessibles, tout comme la possibilité de réorienter vers des supports plus défensifs.

Voici pourquoi de nombreux retraités choisissent de garder leur PER actif :

  • Souplesse des retraits : la loi permet d’opter pour une sortie en capital, en rente viagère ou une combinaison, selon le rythme et les besoins de chacun.
  • Fiscalité ajustée : à la retraite, l’imposition appliquée aux sommes retirées varie en fonction du mode de sortie et de la nature des versements réalisés.
  • Transmission : le plan d’épargne conserve, sous conditions, un cadre favorable pour les bénéficiaires en cas de décès.

En conservant son PER plan épargne, on garde le contrôle. Le produit d’épargne retraite continue de soutenir le pouvoir d’achat, même après le départ de la vie active. Sa flexibilité accompagne les évolutions de projets : financer un achat, alléger la fiscalité, préserver un horizon d’investissement. La retraite, loin d’être un point final, devient une nouvelle étape de gestion patrimoniale.

Puis-je continuer à verser sur mon PER après la retraite ?

Contrairement à ce que répètent certains, le passage à la retraite ne bloque pas les versements sur un PER individuel. La loi ne prévoit aucune limite d’âge pour alimenter ce support. Tant que le plan reste ouvert, un retraité peut donc effectuer des versements volontaires sur son plan d’épargne retraite.

Pourquoi poursuivre ? Pour diversifier son patrimoine, transmettre dans un cadre fiscal encadré ou ajuster la fiscalité au fil du temps. Les versements PER retraite ouvrent droit, dans certains cas, à une déduction du revenu imposable. Mais il existe une condition de taille : il faut disposer de revenus professionnels. Le cumul emploi-retraite prend alors tout son sens. Sans activité, les versements restent permis, mais n’ouvrent pas de droit à déduction fiscale.

Concrètement, deux situations :

  • En poursuivant une activité, même à temps partiel, il est possible de continuer à verser sur le plan et de déduire ces sommes de ses revenus.
  • Si l’on est totalement à la retraite, alimenter son PER reste possible, mais sans avantage fiscal à l’entrée ; la souplesse de gestion et l’option de transmission demeurent toutefois intactes.

La liberté de verser s’applique donc à tous, y compris après 62 ou 65 ans. À chacun d’ajuster le rythme et le montant selon ses envies, ses besoins, sa situation. Tant que le plan d’épargne retraite n’a pas été liquidé dans son intégralité, les droits issus des versements perdurent.

Garder son PER ou le débloquer : ce que cela change concrètement

Arrivé à la retraite, deux options se présentent avec le plan d’épargne retraite : le conserver ou le débloquer. Ce choix influence la gestion du patrimoine, la fiscalité et la disponibilité de l’épargne.

Conserver son PER, c’est garder la main sur le calendrier. La gestion pilotée peut se poursuivre, les sommes restent investies selon le profil de risque choisi. Les arbitrages restent accessibles. Le capital continue de travailler, prolongeant la dynamique d’investissement. Ce scénario convient à ceux qui souhaitent transmettre ou qui n’ont pas besoin d’un complément de revenu immédiat. Seule limite : la liquidité demeure partielle, sauf en cas de déblocage anticipé pour l’achat d’une résidence principale ou circonstances exceptionnelles.

Débloquer son PER permet d’opter pour différents modes de sortie, au moment jugé opportun :

  • Sortie en capital : retrait en une fois ou fractionné pour concrétiser un projet, diversifier ses placements, ou organiser la succession.
  • Sortie en rente viagère : conversion de l’épargne en revenus réguliers jusqu’à la fin de vie, avec un régime fiscal spécifique.
  • Sortie mixte : une combinaison, pour répondre à des besoins évolutifs ou mixer sécurité et liquidité.

Le choix du mode de sortie a des conséquences sur la fiscalité, la gestion des risques et l’accès aux fonds. La souplesse du PER retraite à la sortie est réelle, mais chaque solution s’adresse à des profils et objectifs différents. Prendre le temps d’analyser sa situation et ses priorités reste la meilleure option avant de décider.

Homme âgé vérifiant ses informations de pension dans un parc

Clôture, retraits partiels, fiscalité : mode d’emploi pour bien gérer son PER après 60 ans

Bien gérer son plan d’épargne retraite après 60 ans suppose une approche méthodique et réfléchie. La clôture du PER n’est jamais automatique : le contrat subsiste tant que la sortie totale n’a pas été sollicitée. Les titulaires peuvent organiser des retraits partiels, à la demande ou programmés, sans obligation de tout retirer d’un coup. Cette souplesse séduit ceux qui veulent réguler leurs revenus et maîtriser leur fiscalité sur la durée.

La question de la fiscalité sur le PER retraite mérite toute l’attention. Lors de chaque retrait, le capital versé (hors plus-values) est imposé selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Les gains réalisés subissent les prélèvements sociaux (17,2 %) lors du déblocage. Un abattement existe après huit ans sur certains produits, mais le PER ne bénéficie pas du régime fiscal de l’assurance vie. La sortie en rente viagère obéit à d’autres règles : selon l’âge lors du premier versement, une fraction de la rente est soumise à l’impôt.

Retraits partiels : mode d’emploi

Voici comment tirer parti de la flexibilité des retraits partiels :

  • Utilisez une partie de votre épargne à la demande : achat ponctuel, aide à un proche, complément temporaire de revenu.
  • Ajustez la somme retirée pour rester dans une tranche d’imposition confortable et éviter une fiscalité excessive.
  • Sachez que chaque retrait déclenche l’imposition sur la part de gains et les prélèvements sociaux.

Il est également possible d’effectuer un transfert de PER vers une autre solution, même après 60 ans, pour optimiser la gestion ou bénéficier de conditions plus attractives. À chaque étape, surveillez les frais et les conséquences fiscales, afin d’éviter les mauvaises surprises.

Après 60 ans, le PER n’est ni une coquille vide, ni une case à cocher. C’est un outil évolutif, à manier avec discernement, capable d’accompagner chaque stratégie de retraite. Rester acteur de ses choix, c’est se donner la liberté de composer sa retraite à son image.