Protection du revenu : savoir quand la demander

180 jours d’attente ou 15 seulement : entre les mains des assureurs, le délai de carence vire à la loterie pour des milliers de salariés. Chaque année, des travailleurs découvrent trop tard qu’une simple clause, perdue dans la jungle contractuelle, bloque l’indemnisation de leur salaire lorsque la maladie les cloue au lit.

La réalité ne s’arrête pas là. Certains métiers profitent de garanties intégrées, quand d’autres, oubliés par le système, doivent absolument souscrire une option supplémentaire. Résultat : des inégalités flagrantes persistent, même entre professions voisines. Les pièges du maintien de salaire guettent ceux qui ne prennent pas le temps d’éplucher les petits caractères.

A voir aussi : Conditions d'éligibilité à l'ARE : ce qu'il faut savoir

Comprendre les risques de perte de revenus : qui est concerné et dans quelles situations ?

Personne n’est à l’abri d’une baisse de revenus causée par un arrêt de travail prolongé. Que vous soyez salarié du privé, indépendant, profession libérale ou agent du secteur public, la perte d’activité bouleverse d’un coup l’équilibre du foyer. Une maladie, un accident, un diagnostic inattendu : l’incapacité temporaire de travail peut s’abattre sans prévenir, et dès lors, le quotidien prend une toute autre tournure.

La Sécurité sociale verse bien des indemnités journalières, mais après trois jours de carence et pour un montant plafonné : actuellement 50 % du salaire brut, limité à 50,58 euros par jour en 2024. Pour beaucoup, cela ne suffit pas à maintenir le niveau de vie habituel. L’écart se creuse rapidement entre la réalité des dépenses et ce que l’on perçoit. Un cadre parisien ou un indépendant en font souvent l’amère expérience dès le premier mois d’absence.

Lire également : Assurance résiliable à tout moment : vos options et modalités

Voici les principales situations qui peuvent entraîner un arrêt de travail et une perte de revenus :

  • Maladie, qu’elle soit passagère ou plus lourde
  • Accident sur le lieu de travail ou sur le trajet
  • Maladie professionnelle liée à l’activité exercée
  • Maternité ou paternité avec arrêt médical
  • Invalidité qui se prolonge dans le temps

La durée de l’arrêt compte autant que sa cause. Après 90 jours, la plupart des contrats collectifs cessent de compléter les indemnités, laissant la personne dépendante du régime général. Et si l’incapacité se prolonge ou devient permanente, la pension d’invalidité n’offre qu’une fraction du salaire d’origine. Les charges fixes, elles, continuent de tomber chaque mois. Pour les foyers où un seul salaire fait vivre la famille, la fragilité se fait vite sentir. Le maintien de salaire agit alors comme un véritable pare-chocs financier.

Assurance maintien de salaire et perte de revenus : comment fonctionnent ces protections ?

L’assurance maintien de salaire prend le relais là où la protection sociale s’arrête. Son objectif : compléter les indemnités journalières de l’Assurance maladie afin de limiter la baisse de revenus lors d’un arrêt prolongé. Le chemin est balisé : la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) ou la MSA commence à verser après trois jours de carence, mais le montant reste plafonné. C’est ici que l’assurance maintien intervient, pour éviter de voir fondre le niveau de vie.

Tout repose sur le contrat de prévoyance, souscrit individuellement ou collectivement. Ce contrat précise le montant et la durée du complément, les conditions d’entrée en jeu, les exclusions éventuelles. Chaque assureur fixe ses propres règles, chaque catégorie de professionnel doit examiner les garanties ligne par ligne.

Concrètement, l’assureur complète le revenu jusqu’à un pourcentage défini du salaire brut, généralement entre 70 % et 100 %. Attention, le versement des indemnités complémentaires ne débute qu’après expiration du délai de carence spécifique au contrat, qui s’ajoute souvent au délai légal. La fiscalité n’est pas en reste : ces prestations subissent la CSG, la CRDS, et parfois l’impôt sur le revenu selon leur nature.

En cas d’invalidité, le contrat prévoit le versement d’une rente ou d’une pension, calculée selon le taux d’incapacité retenu par l’assureur. Les critères de calcul et les seuils diffèrent selon qu’il s’agit d’une invalidité totale ou partielle. Un détail à surveiller de près : la moindre subtilité contractuelle peut faire varier le montant ou la durée de l’indemnisation.

Main soutenant une maison et des pièces d or

Quand envisager une assurance perte de revenus et vers qui se tourner pour être bien accompagné ?

Mieux vaut anticiper que subir. Dès lors que la stabilité de vos finances repose sur votre activité, il devient pertinent de souscrire une assurance perte de revenus. Un travailleur non salarié peut voir tout son équilibre financier remis en cause dès le premier arrêt prolongé. Même pour un salarié, les limites du système apparaissent rapidement lorsque les indemnités journalières ne suffisent plus à couvrir les frais du quotidien.

Plusieurs circonstances peuvent vous pousser à passer à l’action : un changement de statut professionnel, le choix de l’exercice en libéral, l’augmentation des charges fixes (emprunt, scolarité, etc.), ou tout simplement le souhait de sécuriser un certain niveau de vie. Faites attention aux délais de carence et aux plafonds prévus par le contrat. Il est conseillé de décortiquer les garanties, qu’il s’agisse de maladie, d’accident, ou d’invalidité.

Pour trouver la solution la plus adaptée, voici vers qui vous tourner :

  • Un conseiller en gestion de patrimoine, qui saura ajuster l’assurance prévoyance à votre situation et optimiser ses conséquences fiscales
  • Un courtier indépendant, capable de comparer de façon neutre l’ensemble des offres du marché : garanties, exclusions, services, tout passe au crible
  • Les plateformes des grandes mutuelles ou compagnies d’assurance, qui mettent à disposition des outils de simulation pour évaluer le niveau de protection adapté

Protéger sa capacité à percevoir un revenu exige une approche sur-mesure. L’offre est vaste, mais tout l’enjeu reste de faire coïncider vos besoins réels avec les rouages du contrat sélectionné. Face à l’imprévu, la vigilance reste votre meilleur allié.